La hausse des taux enregistrée depuis maintenant 1 an freine les potentiels acquéreurs dans leur projet d’achat immobilier. La conjoncture économique instable et l’inflation agissent comment un véritable obstacle dans leur volonté d’accéder à la propriété ou d’investir.
Le taux immobilier moyen est aujourd’hui de 3%. La hausse mensuelle du taux d’usure permet aux banques d’augmenter plus progressivement leurs taux. Si cette mesure permet quelque peu de débloquer le marché, même si sa réelle efficacité est encore à prouver, elle participe à la fragilisation du pouvoir d‘achat immobilier des ménages.
Toutefois, même si le temps du crédit à un taux de 1% parait bien loin, les taux actuels restent relativement acceptables, pour plusieurs raisons. La première c’est que les taux d’intérêts demeurent sous l’inflation qui s’élève à 6%. Il est donc avantageux d’emprunter. La seconde, c’est qu’avec un taux moyen de 3%, le niveau des taux n’est pas insupportable. Il y a 30 ans, les taux d’intérêts s’élevaient à 9%. Dans d’autres pays européens, les taux d’intérêts s’élèvent à 6%.
Alors certes pour les emprunteurs, le coût d’un crédit immobilier est aujourd’hui plus élevé qu’il y a quelques mois mais la réelle problématique n’est pas tant liée à des taux qui progressent mais plutôt aux conditions d’accès restreintes : normes du HCSF très strictes et critères supplémentaires d’octroi.
Le nouveau taux d’usure de 4% depuis le 1er mars, bien que réhaussé ne permet pas toujours aux ménages d’obtenir leur financement. Les profils au salaire et à l’apport moins conséquents, comme les primo-accédants qui empruntent sur des durées de prêt plus longues obtiennent le plus souvent des taux d’intérêts plus élevés. Or il est encore trop fréquent que le TAEG dépasse le seuil de l’usure pour ce profil d’emprunteur.
Logiquement, on enregistre une forte diminution de la production de crédit immobilier ces derniers mois. Pour preuve, entre février 2022 et février 2023, elle a diminué de -28,2%.
Les refus de prêt immobiliers nombreux sur le dernier semestre 2022 principalement et une demande immobilière en berne expliquent ce chiffre.
Pour l’heure, la hausse des taux d’intérêts se poursuit, les taux de la BCE augmentant encore pour les banques. Ces dernières, pour conserver leur marge, profitent de la mensualisation du taux d’usure pour augmenter plus graduellement leurs taux d’intérêts. La tendance haussière ne semble pas s’arrêter. Les prochaines décisions de la BCE où le débat d’une future augmentation des taux directeurs fait rage, pourrait bien être cruciale pour les mois à venir.