La loi 2021-402 sur la réforme du courtage entrera en vigueur en avril 2022. Qui est concerné, quels sont les contours de la réforme, les obligations à respecter et les associations professionnelles candidates ? Toutes les réponses à vos questions sont dans cet article afin d’anticiper au mieux cette évolution règlementaire.
Entrant en vigueur en avril 2022, la réforme du courtage a été créée afin d’accompagner les courtiers dans un contexte réglementaire qui évolue fortement. Les nouvelles réglementations mises en place ces dernières années comme la RGPD ou la DDA peuvent être difficiles à appliquer, notamment pour les courtiers de proximité. Les associations auprès desquelles les courtiers devront s’affilier auront alors pour but de les accompagner et de les aider à respecter les réglementations actuelles ainsi que les nouvelles obligations.
La création de cette réforme découle alors d’un double objectif de réponse aux exigences des consommateurs, en renforçant leur protection, tout en répondant à celles de la réglementation en responsabilisant les acteurs du courtage concernés.
Aujourd’hui, l’ACPR ne dispose pas de suffisamment d’informations pour contrôler efficacement l’activité des courtiers. En faisant appel à des associations agréées qui jouent le rôle d’intermédiaire, l’ACPR pourra renforcer l’encadrement de l’activité de courtage grâce à la collecte d’informations plus précises et ainsi mieux réguler le marché.
La réforme du courtage porte sur l’obligation pour les courtiers d’adhérer à une association professionnelle agréée par l’ACPR. Cette adhésion est indispensable pour obtenir l’immatriculation à l’ORIAS.
Le rôle des associations est relativement vaste. Elles auront pour objectif de veiller au respect des exigences organisationnelles et professionnelles du courtage, d’assurer un service de médiation et d’accompagnement auprès des courtiers tout en assurant le suivi de leur activité grâce à des données statistiques.
Dans le détail, les associations disposeront du droit de vérifier les conditions d’accès des courtiers à la profession ainsi que les conditions d’exercice de leur activité. Ainsi, la réforme pourrait permettre d’identifier avec plus de précision le nombre de courtiers en activité mais aussi de mieux reconnaître le rôle du courtier face aux pratiques des banques.
L’objectif donné aux associations professionnelles est de procéder à la vérification de chaque membre au moins une fois tous les 5 ans.
Une obligation de motiver le refus d’adhésion à un courtier
La loi précise que les associations disposeront d’un délai de deux mois à partir de la réception d’un dossier complet pour donner leur réponse et devront la justifier en cas de refus.
De plus, en cas de non-respect des exigences professionnelles et des règles de l’association, cette dernière est en droit de radier le courtier.
Il est important de savoir que seules les nouvelles inscriptions à l’ORIAS sont concernées par cette obligation d’adhésion dès avril 2022. Pour tous les courtiers existants, l’adhésion à une association professionnelle sera obligatoire au 1er janvier 2023.
Ainsi tous les CIOBSP et COA ainsi que leurs mandataires MIOBSP et MIA sont concernés. Pour rappel, c’est l’article L519.1 du code monétaire et financier qui régit le statut de CIOBSP.
Toutefois, la loi prévoit plusieurs exceptions à cette obligation d’adhésion :
La réforme du courtage a été publiée au Journal Officiel le 9 avril 2021 mais le texte entrera officiellement en application à partir du 1er avril 2022.
Ce délai a été laissé pour permettre aux différentes associations de déposer leurs demandes d’agrément auprès de l’ACPR et permettre aux courtiers d’anticiper les évolutions imposées par la réforme.
Les courtiers déjà existants disposent d’un délai supplémentaire pour adhérer à une association puisque l’obligation est valable pour le 1er janvier 2023, période de renouvellement annuel des inscriptions à l’ORIAS.
D’ici avril 2022, des décrets en Conseil d’Etat devraient être adoptés pour définir les conditions d’adhésion.
Chaque association professionnelle qui souhaite accompagner les courtiers dans le cadre de la réforme du courtage doit nécessairement être agréée par l’ACPR. L’organe de supervision de la banque et assurance en France vérifiera alors la représentativité, la compétence et l’honorabilité des représentants légaux et administrateurs des associations ainsi que l’impartialité de leur gouvernance.
La loi précise que l’ACPR est en droit de destituer une association de son agrément si elle ne correspond plus aux critères pour lesquels elle l’a obtenu.
Voici une première liste des associations qui se portent candidates pour accompagner les courtiers mais d'autres organismes pourraient rapidement les rejoindre.