Face à l’urgence de la situation, les présidents des six associations professionnelles IOBSP ont adressé un courrier commun au ministre du logement Olivier Klein, espérant obtenir « un signal positif », afin de libérer l’accès au crédit immobilier, bloqué par le taux d’usure depuis des mois.
Unies, les six associations qui représentent les courtiers en crédit et les mandataires, à savoir l’Afib, la CNCEF Crédit, l’Anacofi, la CNCGP, l’Apic et La compagnie IOBSP, ont rédigé un courrier arrivé dans les mains du ministre du logement le 4 janvier. L’objectif étant de l’alerter sur la situation intenable du marché du crédit immobilier. Elles ont ainsi listé les grandes problématiques actuelles en précisant que les emprunteurs se retrouvent aujourd’hui « sans solution de financement » pour acheter leur bien immobilier.
Au cœur du sujet, le taux d’usure évidemment. Ce dernier « ne parvient pas à contrebalancer ni la hausse des taux de crédit, ni le plafond d’endettement fixé par le Haut conseil de stabilité financière” précisent les associations. Conséquence, le nombre de refus de prêt s’élève à des niveaux rarement atteints depuis plusieurs mois. Et malgré une réévaluation trimestrielle importante du taux d’usure, notamment en octobre et janvier, les bénéfices se constatent sur quelques semaines seulement après la publication du nouveau taux.
Au 1er janvier, le taux d’usure a subi une réévaluation conséquente. Il s’élève ainsi à 3,57% pour les crédits immobiliers supérieurs à 25 ans. Mais aujourd’hui, une majorité des banques propose des taux autour de 3% sur 25 ans. Or avec des taux à ce niveau, le TAEG dépasse très régulièrement le seuil de l’usure.
27%. C’est le pourcentage de diminution du nombre de prêts immobiliers accordés entre juillet et août sur un trimestre glissant d’après l’Observatoire Crédit Logement CSA. Evidemment, lorsque les acquéreurs ne peuvent plus accéder à leur financement, c’est tout l’écosystème immobilier qui est impacté : des courtiers iobsp, en passant par les professionnels de la construction, les promoteurs, les agents immobiliers jusqu’au marché de la location. Ce dernier pourrait alors être la victime indirecte de cette situation. L’accès au logement dans les prochains mois risque de devenir un enjeu majeur si la situation ne s’améliore pas.
L’importance économique de cet écosystème immobilier n’est plus à prouver. Des actions concrètes sont nécessaires pour libérer l’accès au crédit immobilier et enclencher à nouveau une dynamique positive pour tout le marché immobilier Français.
Dans leur courrier, les associations proposent ainsi « une large concertation » pour assurer « la survie de l’écosystème immobilier ». L’objectif est alors de réunir les 6 associations d’intermédiaires, les fédérations immobilières mais aussi les chambres notariales ainsi que les associations de consommateurs pour déterminer ensemble les solutions permettant de débloquer le marché :
Pour rappel, la Banque de France est en capacité de déroger exceptionnellement au calcul du taux d’usure pour l’augmenter fortement.
Dans ce contexte urgent, les associations attendent « un signal positif » de la part du gouvernement pour appuyer leurs recommandations auprès de la Banque de France.