La banque doit intégrer obligatoirement le courtier dans la distribution de crédit ! Publié le 03/06/2020
La banque doit intégrer obligatoirement le courtier dans la distribution de crédit !
La banque doit intégrer obligatoirement le courtier dans la distribution de crédit !

Made in courtage fête l'anniversaire d'Eloa avec une interview limpide sur le rôle des courtiers. Retour sur cette première année avec l’interview de Ludovic LABORDE, co-fondateur d’Eloa, et Mélanie THORIN, chargée de compte B2B2C.

Ludovic, tu es co-fondateur d’Eloa, « la plateforme collaborative des moments de vie », qui fête son premier anniversaire ces jours-ci. Peux-tu rappeler à nos lecteurs comment fonctionne Eloa ?
Eloa est la première plateforme collaborative des moments de vie B2B2C qui s’adresse à tous les professionnels de l’immobilier (agents immobiliers, promoteurs, constructeurs), des services financiers (courtiers en crédit, assurance, banquiers, intermédiaires) et à leurs clients.

Eloa a donc vocation à accompagner toute la chaîne de distribution de l’immobilier ?
Oui clairement, Eloa permet de signer une vente immobilière, de la financer et de l’assurer 😊 C’est la première fois qu’une plateforme va aussi loin dans la digitalisation des process métiers sur les marchés immobiliers, financiers et assurantiels. Eloa permet, via sa brique native d’espace collaboratif, à tout professionnel de pouvoir intégrer son réseau de partenaires afin d’accélérer chaque projet client.

C’est-à-dire d’inviter à partager le projet client avec un agent immobilier, courtier, banquier et notaire dans le but d’avoir un lieu central de dépôt de pièces justificatives, de signature des contrats via signature électronique et de suivre les étapes d’avancement tout en sécurisant les données du client. Un lieu unique où le client se sent bien accompagné et le professionnel gagne en efficacité !

Quelques chiffres qui permettent d’illustrer le chemin parcouru en l’espace d’un an ?
C’est un bel anniversaire car en tout juste un an Eloa c’est déjà :

  • + 2 000 professionnels immobiliers et services financiers affiliés à Eloa
  • + 4 000 projets immobiliers (ancien, neuf et CMI)
  • Crédit immobilier : + 3 260 soit 652 M€ d’encours
  • Regroupement de crédits : + 1 180 soit 118 M€ d’encours
  • Crédit personnel : + 1 500 soit 10 M€ d’encours
  • Total encours gérés sur Eloa : 780 M€ d’encours
  • + 410 partenaires collaboratifs

Un démarrage très prometteur grâce aux belles références qui ont fait confiance à Eloa dès son lancement. Quelques exemples par secteur :

  • Assurance : Groupama Paris-Val-de-Loire, Assurinco et BatiAssure
  • Courtage en crédits : In&Fi Crédits, Avisofi, Bankkeys et Made In Courtage
  • Professionnels de l’immobilier : Hexaom, Geoxia et Villadim

Mélanie, tu as en charge le développement des relations avec les IOBSP. Nous avons tous connu un épisode totalement inédit avec près de 2 mois de confinement. Comment Eloa a-t-elle accompagné ses partenaires pendant cette période ?
Nous avons eu la chance de pouvoir faire « comme d’habitude » ! La gestion de la relation client à distance est l’ADN d’ ELOA.

Garder un lien direct et constant même à distance c’est notre métier de tous les jours, nous accompagnons nos clients et partenaires sans les rencontrer physiquement. L’animation demeure grâce aux nombreux outils facilement accessibles aujourd’hui tels que le téléphone, le chat, la visioconférence…

Nos clients ont connu des temps difficiles, par conséquent l’écoute et l’empathie qui sont déjà des qualités requises pour notre fonction ont trouvé d’autant plus leur sens pendant ce confinement.
L’agenda étant malheureusement calme pour une majorité d’entre eux, autant l’exploiter : plusieurs sessions de formation et présentation de notre outil ELOA ont été dispensées.

J’ai souhaité que mes clients n’aient pas la sensation d’un changement de traitement par leur prestataire pendant ces 2 mois, j’espère que c’est un pari réussi !

Est-ce que cette période de confinement a été un déclic pour certains professionnels du crédit concernant l’utilisation des outils digitaux ?
Le déclic a été fort pour les courtiers mais pas que… Nous avons eu des retours de grands comptes dans la banque et l’assurance qui ont pris conscience du besoin de digitalisation, de simplification et de fluidité vers leurs partenaires et clients. On parle depuis des années de digitalisation de marché, de produits ou de process… je pense que le temps de l’esprit est fini et qu’il faut passer à la plume. Il nous faut œuvrer ensemble afin de préparer demain avec comme ambition d’optimiser la valeur de l’humain grâce au digital.

Quelles prochaines étapes de développement pour Eloa ?
Eloa va continuer à proposer de la valeur sur ses deux verticales : immobilier et services financiers. Nous sommes convaincus que l’un ne va pas sans l’autre car notre prisme est le projet client dans sa globalité. Une vente immobilière ne se fait pas sans financement et assurance et inversement ! Mais je ne vais pas vous dévoiler notre roadmap 😉

Ludovic, tu es vice-président de la commission Digitale de l’Apic : prenons un petit peu de recul par rapport à la situation actuelle que nous vivons sur le marché de la distribution bancaire (tensions avec les banques, inquiétudes sur la reprise du marché de l’immobilier…). Quel est ton regard sur l’avenir du courtage ?
La relation banquier/courtier a toujours été une relation de méfiance et de non-dit. Dans tous les autres pays où l’intermédiation existe, les banquiers ont compris l’intérêt du courtier quant à sa valeur de qualification d’un client et de la qualité d’un montage en crédit immobilier car un courtier est le spécialiste du crédit immobilier. Le courtier n’est pas un concurrent mais un maillon important dans la distribution de financement. La France reste donc une exception sur ce sujet et c’est bien dommage. Les banques ne souhaitent plus cette étape entre le client et elle, mais quid de l’accompagnement proposé en contre-partie ? Quid du temps de traitement d’un dossier ? Quid du marché du courtage qui correspond à + de 30 % des attentes des emprunteurs ?

Pour conclure, je pense que la banque doit intégrer obligatoirement le courtier dans la distribution de crédit afin de réaliser des économies sur l’acquisition client, le coût d’analyse d’un dossier, le gain sur les frais de dossier et les produits annexes…

Le futur du courtage passe donc par une nécessaire diversification ?
Deux chemins sont possibles :
1er chemin : la banque s’ouvre totalement aux courtiers et les intègre dans l’offre globale (tous types de crédits associés à l’assurance)

2ème chemin : les banques continuent le déconventionnement et donc les courtiers ont 3 étapes à réaliser en 6 mois :

  • Indépendance sur les commissions et donc de leur CA
  • Accroissement du nombre de dossiers par courtier
  • Travailler sur le portefeuille avec des offres annexes (crédit conso, assurances…)

L’indépendance a du bon si ce marché du courtage passe d’intermédiaire à société de services financiers !

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