Bien que les taux de crédit immobilier continuent leur folle remontée, deux banques ont décidé de stopper la production de crédit jusqu’à la prochaine actualisation du taux d’usure qui aura lieu au 1er juillet 2022.
Par ailleurs, les OAT à 10 ans, soit le taux d’intérêt des emprunts de l’Etat français se situent aujourd’hui à 1,64 %, quant à l’inflation sur 12 mois en France, elle a atteint les 5,2 % en mai 2022.
Les deux banques concernées par ce retrait provisoire acceptent encore les crédits en direct mais en affichant les taux maximums, les rendant donc moins compétitives.
La stratégie de ces deux banques montre bien que les taux d’usure ont un lien direct avec la production de crédits immobiliers. A ce jour, seules ces deux banques ont fait ce choix mais d’autres établissements pourraient opter pour la même stratégie afin d’augmenter leur rentabilité. D’autres, ont décidé d’opter pour une augmentation de leurs frais de dossier.
Le 1er juillet 2022 est très attendu actuellement, malheureusement il se pourrait que le taux d’usure ne soit augmenté que de 0,10 ou 0,15 % ce qui ne réglera pas le problème actuel.
Avec les taux observés aujourd’hui, la situation est plutôt compliquée et risque de le rester pendant encore un petit moment si les taux d’usure ne sont que peu redressés.
Alors qu’en 2021, c’étaient les profils le plus fragiles qui étaient directement impactés (peu d’apport personnel, revenus faibles, problèmes de santé, âge avancé …) aujourd’hui, même des profils plus classiques se voient écartés de l’accès au crédit immobilier. Des emprunteurs qui il y a un an ou six mois de cela auraient pu sans problème contracter un crédit immobilier se voient aujourd’hui bloqués et pénalisés par la situation.
Il est encore possible de tenter de négocier le taux de crédit ou encore les frais de dossier, de jouer sur les assurances emprunteurs mais ces solutions ne sont pas viables sur le long terme.
Qu’il s’agisse des banquiers des courtiers ou des professionnels de l’immobilier, chacun milite ensemble d’une même voix depuis quelques semaines afin d’obtenir une modification du mode de calcul du taux d’usure. Actions qui ont été entendues par le gouvernement et notamment le ministère de l’Economie qui a affirmé travailler sur des solutions rapides afin de prendre en compte la remontée des taux dans le calcul des taux de l’usure mais aussi de trouver un équilibre entre à la fois la protection des consommateurs mais aussi l’accès à la propriété.